1. |
Parfums de sépulture
06:59
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Sur l'orée de la démence, aux rives de la fiction
Où les misères profondes s'étalent comme infections
Sous un firmament sombre, jadis jardin céleste
D'où les brillants astres ont fui l'univers funeste
La débauche qui m'astreint, exutoire morbide
Dans lequel je me confine, comme un profond tombeau
Où j'empoisonne la conscience et étrangle les sanglots
Et frappe de mes poings ces murs infects et humides
Et s'immisce, suinte, comme une encre noire
L'éblouissement évasif de l'ébriété
Et la mort verse sur mon cœur son sombre parfum
Dépourvu des airs floraux des sépultures
Que l’ammoniaque fétide des antiques défunts
Constelle davantage mes nombreuses tortures
Les yeux pleins d'un vide infini
Devant un horizon incommensurable
De flammes blafardes et de rêves ternis
Gangrénés d'une haine imbuvable
Et la mort verse sur mon cœur son sombre parfum
Dépourvu des airs floraux des sépultures
Que l’ammoniaque fétide des antiques défunts
Constelle davantage mes nombreuses tortures
Piètre, impie, aux blasphèmes glaireux
Ne trouvant que spiritualité via spiritueux
Désaxé, je consomme l'élixir de l'exil et m'isole
Dans une inertie évoquée par d'occultes alcools
Désaxé, je consomme l'élixir de l'exil et m'isole
Dans une inertie évoquée par d'occultes alcools
Et s'immisce, suinte, comme une encre noire
L'éblouissement évasif de l'ébriété
Sur l'orée de la démence, aux rives de la fiction
Où les misères profondes s'étalent comme infections
Sous un firmament sombre, jadis jardin céleste
D'où les brillants astres on fuit l'univers funeste
Et la mort verse sur mon cœur son sombre parfum
Dépourvu des airs floraux des sépultures
Que l’ammoniaque fétide des antiques défunts
Constelle davantage mes nombreuses tortures
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2. |
Honte
04:53
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Tant que la lame n’aura
Pas coupé cette cervelle
Ce paquet blanc, vert et gras
À vapeur jamais nouvelle
Ah! Lui, devrait couper son
Nez, sa lèvre, ses oreilles
Son ventre! et faire abandon
De ses jambes! ô merveille!
Mais, non ; vrai, je crois que tant
Que pour sa tête la lame
Que les cailloux pour son flanc
Que pour ses boyaux la flamme
N’auront pas agi, l’enfant?
Gêneur, la si sotte bête
Ne doit cesser un instant
De ruser et d’être traître
Comme un chat des Monts-Rocheux
D’empuantir toutes sphères
Qu’à sa mort pourtant, ô mon Dieu!
S’élève quelque prière!
Arthur Rimbaud, Illuminations
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3. |
Éloges
08:20
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Aux soirs noirs éclairés d'une lune nostalgique
Aux jours clairs assombris d'un soleil amer
Aux plaies voulues, aux cicatrices regrettées
À l'inconscience commandée d'une ivresse magique
Aux souffrances tues, aux joies criées
Au malheur gravé, au plaisir effacé
Aux mélodies tranchantes, aux chants assassins
Au sobre malheur et à la romance du vin
À la perte de l'homme je bois
Que la terre reprenne ses droits
En un impérial vent de terreur
Qu'elle balaie mon corps et mon esprit
Enterre mes mémoires et mes erreurs
Et punisse tout ce qu'arrogamment vie!
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4. |
Rance coeur
04:19
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Profonds abysses ténébreux et froids
J'ai côtoyé vos bourreaux malades
Une douce nostalgie s'écoule d'un torrent intense
M'emportant vers des mers d'inanité
Me libère de mes tourments
Comme une rancœur fermentée
Arrache-moi encore du chaos impalpable
Déchire les liens qui me claustrent à l'invivable
Puis je fuis l'image abjecte de la réalité
En mon charnier immonde d'où mes misérables échos
Sont portés comme cendres au vent
Rance cœur, de rancœur, fermenté
Profonds abysses ténébreux et froids
J'ai côtoyé vos bourreaux malades
Une noirceur d'une beauté ineffable
Encercle mon âme
De crasse, de feu, de sang
D'oubli, d'angoisse et de mort
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5. |
Sous un ciel mort
03:58
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Sous un ciel mort
La brume m’entoure
Après longues contemplations
Du ciel nord noircis
La lune m’obsède
Et tait mes plaies
Pendant que mon sang
S’étend sur des sols infâmes
Souffrances satisfaisantes
Pour une âme impure
La mort me réclame
Mais je la noie par mes excès
Je noie la mort
Qu’elle me maudisse, ça m’est égal
Comme je maudis les sales lumières
Qui survivent aux jours
Si aucune lumière ne touchera mon être
En ce soir de rêves noirs
J’errerai en mes propres vestiges
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6. |
Vertiges
04:18
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Plus d’une fois, j’ai vu la nuit ramper lugubrement
Aux infinis paysages de noirceur écrasante
Mais loin, là-bas, les chemins s’entremêlent
Au travers de la brume, les vertiges
Malaises que mes vides érigent
Rêves noirs, suintants
Comme un goudron, du ciel
Découpent d’étranges silhouettes
Dans ma vue dédoublée
Et que je puisse orner ma nuit
De ta beauté ineffable
Une émanation
De l'apocalypse
Qui incendie mon crâne de souvenirs moroses
M’abattra une autre fois dans ma vieille ivresse
Comme un mort toujours éveillé dans son cercueil
Ne respirant qu'ammoniaque et poussières
Inhumé sous un requiem faussant
Toujours heureux de ne pas être claustrophobe...
Et que je puisse orner ma nuit
De ta beauté ineffable
Une émanation
De l’apocalypse
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