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Comme cendres au vent

by Ethyl

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1.
Sur l'orée de la démence, aux rives de la fiction Où les misères profondes s'étalent comme infections Sous un firmament sombre, jadis jardin céleste D'où les brillants astres ont fui l'univers funeste La débauche qui m'astreint, exutoire morbide Dans lequel je me confine, comme un profond tombeau Où j'empoisonne la conscience et étrangle les sanglots Et frappe de mes poings ces murs infects et humides Et s'immisce, suinte, comme une encre noire L'éblouissement évasif de l'ébriété Et la mort verse sur mon cœur son sombre parfum Dépourvu des airs floraux des sépultures Que l’ammoniaque fétide des antiques défunts Constelle davantage mes nombreuses tortures Les yeux pleins d'un vide infini Devant un horizon incommensurable De flammes blafardes et de rêves ternis Gangrénés d'une haine imbuvable Et la mort verse sur mon cœur son sombre parfum Dépourvu des airs floraux des sépultures Que l’ammoniaque fétide des antiques défunts Constelle davantage mes nombreuses tortures Piètre, impie, aux blasphèmes glaireux Ne trouvant que spiritualité via spiritueux Désaxé, je consomme l'élixir de l'exil et m'isole Dans une inertie évoquée par d'occultes alcools Désaxé, je consomme l'élixir de l'exil et m'isole Dans une inertie évoquée par d'occultes alcools Et s'immisce, suinte, comme une encre noire L'éblouissement évasif de l'ébriété Sur l'orée de la démence, aux rives de la fiction Où les misères profondes s'étalent comme infections Sous un firmament sombre, jadis jardin céleste D'où les brillants astres on fuit l'univers funeste Et la mort verse sur mon cœur son sombre parfum Dépourvu des airs floraux des sépultures Que l’ammoniaque fétide des antiques défunts Constelle davantage mes nombreuses tortures
2.
Honte 04:53
Tant que la lame n’aura Pas coupé cette cervelle Ce paquet blanc, vert et gras À vapeur jamais nouvelle Ah! Lui, devrait couper son Nez, sa lèvre, ses oreilles Son ventre! et faire abandon De ses jambes! ô merveille! Mais, non ; vrai, je crois que tant Que pour sa tête la lame Que les cailloux pour son flanc Que pour ses boyaux la flamme N’auront pas agi, l’enfant? Gêneur, la si sotte bête Ne doit cesser un instant De ruser et d’être traître Comme un chat des Monts-Rocheux D’empuantir toutes sphères Qu’à sa mort pourtant, ô mon Dieu! S’élève quelque prière! Arthur Rimbaud, Illuminations
3.
Éloges 08:20
Aux soirs noirs éclairés d'une lune nostalgique Aux jours clairs assombris d'un soleil amer Aux plaies voulues, aux cicatrices regrettées À l'inconscience commandée d'une ivresse magique Aux souffrances tues, aux joies criées Au malheur gravé, au plaisir effacé Aux mélodies tranchantes, aux chants assassins Au sobre malheur et à la romance du vin À la perte de l'homme je bois Que la terre reprenne ses droits En un impérial vent de terreur Qu'elle balaie mon corps et mon esprit Enterre mes mémoires et mes erreurs Et punisse tout ce qu'arrogamment vie!
4.
Rance coeur 04:19
Profonds abysses ténébreux et froids J'ai côtoyé vos bourreaux malades Une douce nostalgie s'écoule d'un torrent intense M'emportant vers des mers d'inanité Me libère de mes tourments Comme une rancœur fermentée Arrache-moi encore du chaos impalpable Déchire les liens qui me claustrent à l'invivable Puis je fuis l'image abjecte de la réalité En mon charnier immonde d'où mes misérables échos Sont portés comme cendres au vent Rance cœur, de rancœur, fermenté Profonds abysses ténébreux et froids J'ai côtoyé vos bourreaux malades Une noirceur d'une beauté ineffable Encercle mon âme De crasse, de feu, de sang D'oubli, d'angoisse et de mort
5.
Sous un ciel mort La brume m’entoure Après longues contemplations Du ciel nord noircis La lune m’obsède Et tait mes plaies Pendant que mon sang S’étend sur des sols infâmes Souffrances satisfaisantes Pour une âme impure La mort me réclame Mais je la noie par mes excès Je noie la mort Qu’elle me maudisse, ça m’est égal Comme je maudis les sales lumières Qui survivent aux jours Si aucune lumière ne touchera mon être En ce soir de rêves noirs J’errerai en mes propres vestiges
6.
Vertiges 04:18
Plus d’une fois, j’ai vu la nuit ramper lugubrement Aux infinis paysages de noirceur écrasante Mais loin, là-bas, les chemins s’entremêlent Au travers de la brume, les vertiges Malaises que mes vides érigent Rêves noirs, suintants Comme un goudron, du ciel Découpent d’étranges silhouettes Dans ma vue dédoublée Et que je puisse orner ma nuit De ta beauté ineffable Une émanation De l'apocalypse Qui incendie mon crâne de souvenirs moroses M’abattra une autre fois dans ma vieille ivresse Comme un mort toujours éveillé dans son cercueil Ne respirant qu'ammoniaque et poussières Inhumé sous un requiem faussant Toujours heureux de ne pas être claustrophobe... Et que je puisse orner ma nuit De ta beauté ineffable Une émanation De l’apocalypse

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released September 7, 2023

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Ethyl Sept Iles, Québec

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